Le triomphe de l’amour Scène 1 acte 1
Introduction
L’extrait soumis à notre étude est la scène 2 de l’acte 1 de la comédie Le triomphe de l’amour de Marivaux, écrite aux XVIII siècle.
Dans la scène d’exposition, Phocion explique a Hermidas pourquoi elle sont déguisées en homme. Léonide, princesse de sparte, a voulu observer Agis, le véritable prince légitime de Sparte, caché chez un philosophe. Elle en est tombée amoureuse et souhaite le séduire, mais comme il a été élevé dans la haine du pouvoir actuel, elle ne peut pas se présenter directement. De plus, Hermocrate, philosophe austère, n’accepterait pas la présence d’une femme chez lui, c’est pour ces raisons qu’elle se déguise en homme.
Après s’être infiltrées dans les jardin du philosophe, Phocion et Hermidas se font surprendre en pleine conversation par Arlequin.
En quoi cette scène vas elle modifier le plan initial de Phocion ?
Dans une première partie, nous étudierons l’arrivée impromptue d’Arlequin et les réaction des deux autre personnages, puis nous nous attacherons ensuite à analyser le personnage du serviteur.
I.L’arrivée impromptu d’Arlequin. 1) La didascalie La didascalie « sans être vue d’abord » informe sur la mise en scène imaginée par le dramaturge. Le spectateur doit voir le nouveau personnage avant les deux autrre déjà present sur la scene. Il peut donc anticiper les réaction de Phocion et d’Hermidas puisqu’elles viennent de dire qu’il ne faut pas qu’elle soient découvertes et il peut s’interroger sur les motivations d’Arlequin. Un effet de suspense est donc ainsi créé car le stratageme innitial est mis à mal. Cependant, de par son costume, le publique comprend qu’il s’agit d’un serviteur et qu’un arrangement financier pourra sans doute sauver le plan de Phocion.
2) Les réaction de Phocion et d’Hermidas. - Phocion : elle se plaint, « juste ciel ! Je suis au désespoir » « tout est perdu Corine ! » = lamentations, tournure exclamative = registre pathétique, correspond à son rang social de princesse
- Hermias : La suivante réagit de façon pratique. La didascalie nous indique qu’elle fait un signe a Focion, ainsi elle montre qu’elle prend physiquement le pourvoir en main. Plutôt que de s’apitoyer sur le sort de sa maitresse, elle cherche à contrôler la situation.
A partir de cette instant, Focion s’efface presque totalement, l’échange et la négociation ne se fera qu’entre Hermidas et Arlequin, la princesse étant seulement là pour fournir l’argent d’ont a besoin sa suivante pour sauver son plan. Hermias a le volume de parole le plus important dans cette scène.
II. Le personnage d’arlequin
1) Le langage du personnage.
« Haha » « Hoho » « mes mignonnes » « Fripons » « Friponnes » « oui-da » « Malpeste » : language familier qui correspond à son rang de serviteur.
Il est moqueur et cherche à prendre de heut les jeune femme prisent sur le fait. Il insiste lourdement sur la découverte de leur secret:
« Et parlez donc vous autre homme, vous êtes donc des femmes ? »
« Je vous ait d’abord pris pour deux fripon, mais je vous fait réparation, vous êtes deux friponnes » ainsi, il cherche à montrer aux deux femmes que révéler par mégarde ou volontairement sa découverte n’est pas un problème. Le public, quand à lui, rit grâce à ce comique de mot (répétition, insistance)
2) une négociation qui se veut subtile Dès le départ, Hermidas est persuadée que l’on peut acheter Arlequin: « Assurément il est traitable ». Arlequin fait mine d’être vexé et proclame qu’il est « honnête homme ». Cependant, on remarque dans sa réplique qu’il utilise le champ lexical du commerce: « marché » « contrebande » « marchandise ». Ainsi, il sous-entend que l’on peut l’acheter. Un jeu implicite s’installe entre les deux serviteurs.
Hermidas tente de lui faire comprendre qu’il risque de regretter le fait de les dénoncer : « tu serais le premier à te repentir du tort que tu nous ferais. » Arlequin reprend le terme de repentir sous sa forme nominale qui signifie « sentiment de douleur morale accompagné d’un désir d’expiation » mais son utilisation est détournée, en effet il demande ici de l’argent aux deux femmes, ce qui provoque le rire du public.
Dans la phrase : « Je n’ai encore qu’un commencement d’envie à n’en plus faire » Arlequin cherche encore à soustraire de l’argent, il utilise le prétexte du bruit pour augmenter la somme de son silence. Il s’exprime toujours de façon implicite, avec des sous-entendus, mais tous le monde comprend se qu’il cherche à obtenir, d’où le comique.
3) Son implication dans le plan de Phocion
« Oh ! Voila l’abrégé de ma mauvaise humeur. Mais de quoi s’agit-il mes libérales dames ? » C’est seulement à cette instant qu’Arlequin s’intéresse au pourquoi de leur déguisement remarquons encore qu’il préfère dire qu’elles ont mis fin à sa mauvaise humeur plutôt que de dire qu’elle l’ont corrompu. Son intérêt pour l’histoire des deux jeune femme n’apparait qu’au milieux de l’extrait soumis à notre étude, se qui prouve bien sa cupidité. On retrouve ici le personnage type de la commedia dell arte qui apparait au XVI siècle en Italie. Son costume était fait de losanges multicolores qui représentaient les différentes facettes d’Arlequin. Il était connu pour sa bouffonnerie et pour son amoure de la nourriture dont il était toujours à la recherche. Ici l’argent remplace la nourriture.
Hermidas répond qu’il s’agit d’une « bagatelle » on pourrait parler d’une litote car en effet il ne s’agit pas du tout d’une bagatelle puisque c’est tout le sujet de la pièce. Ici la suivante préfère minimiser l’importance de leur présence pour ne pas effrayer Arlequin ou tout du moins ne pas réveiller encore une fois son instinct cupide.
Pendant l’explication d’Hermidas, Arlequin répete le mot « honnete » plusieurs fois, ce qui provoque le rire du publique car l’histoire et le stratagème imaginé n’on absolument rien d’honnête. Il le sait, mais ayant passé un marché avec elles, il préfère les complimenter. Ainsi, on voit dans sa longue réplique « Eh ! Pardi […] Je le donne » Qu’Arlequin est fidele au marché qu’il vient de conclure =, il fera tous pour aider les deux personnes. Il cautionne le plan de Phocion alors qu’il est loin d’être honnête mais plutôt cruelle, il s’exprime de façon mielleuse « gracieuse personne » « ayez bon courage » « faites vos diligences ». On est loin des « friponnes » du début du texte. Arlequin est donc fidele à celle qui le paie.